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Courcelles
pratique

LA CONSTRUCTION DE L'ÉGLISE

I - LE DON DE LA FAMILLE DUPREZ

Bâtiment très fragile, la vétusté en étant la cause, l'église - à plusieurs reprises - avait fait l'objet de remarques assez singulières où la mise en évidence d'un possible effondrement de la voûte ne pouvait qu'alerter élus et paroissiens face au risque permanent que l'on ne pouvait que déplorer.

 Certes, les critiques abondaient, mais les grandes réalisations nécessitant des investissements trop lourds pour un budget des plus modiques, il fallut attendre quelques décennies pour faire en sorte que les prières soient exaucées.

 Un riche donateur apporta, par un legs inespéré, le secours indispensable à la nécessaire reconstruction d'un édifice religieux dont on apprécie encore de nos jours la qualité de l'architecteure . Majestueuse et élancée, l'église se dresse au milieu d'une place en constante évolution, sa position très centrale ne pouvant que valoriser l'intérêt que lui accordent de nombreux paroissiens et, d'une façon plus générale, les habitants d'une ville.

 C'est par testament "sous la forme olographe", c'est-à-dire écrit en entier, daté et signé de la main du testateur, que Monsieur Alexandre DUPREZ, riche propriétaire demeurant à Courcelles-lez-Lens, donna à la commune de Courcelles-les-Lens :

 "une somme de cent mille francs qui devra être employée par elle à la construction d'une église, à la condition qu'elle soit faite sur l'emplacement de celle qui existe et dans un délai de quinze ans". (testament déposé le 30 août 1899, par devant Maître Adrien BUTRUILLE à HENIN-LIETARD -Archives municipales de Courcelles-les-Lens).

Au Conseil Municipal du 8 novembre 1899, Monsieur Auguste PEUGNIEZ, Maire de Courcelles-lez-Lens, en rappela le contenu et les conditions à respecter :

 "legs d'une somme de 100 000 F., pour une église à reconstruire au même emplacement que la précédente, construction urgente dans un délai de quinze ans si on veut éviter que le legs ne devienne caduc".

Sur l'invitation de son Maire, le Conseil Municipal délibéra nori sans remercier la Famille du donateur et exprimer la reconnaissance d'une population très sensible à un geste d'une réelle portée.

 "Il témoigna d'abord toute sa reconnaissance envers le généreux bienfaiteur, accepta provisoirement le legs autorisant le Maire à prendre les mesures conservatoires reconnues nécessaires pour sauvegarder les intérêts de la commune et le pria d'assurer la Famille de Monsieur DUPREZ de l'expression des sentiments reconnaissants de toute la population courcelloise".(Délibération municipale du 8 novembr e 1899).

Alexandre DUPREZ était le benjamin d'une famille de cinq enfants qui n'eurent aucune postérité, les quatre frères DUPREZ : Louis, Jules, Augustin, Alexandre, ainsi que leur soeur Sophie étant célibataires. C'est ce qui explique les générosités et les mesures de bienfaisance de cette famille qui devait s'éteindre sans la moindre descendance .

Issu d'une très honorable famille, conservant l'estime de la population courcelloise, deux de ses ascendants ayant été MAIRES de COURCELLES : Jean ANTOINE (de 1790 à 1791) et Pierre LAURENT (père d'Alexandre DUPREZ de 1818 à 1841), il était apparenté à une autre famille de notables courcellois, celle des DELEGORGUE, de par sa mère DELEGORGUE Scholastique, fille de DELEGORGUE Pierre Louis Joseph, Conseiller à la Cour Royale de Douai en 1826.

Le Monument érigé dans le cimetière local constitue une preuve digne d'intérêt, qui ne manque pas de retenir l'attention du visiteur curieux et respectueux à la fois, ayant conservé le culte du souvenir.

 II - DU PROJET A LA REALISATION

La Délibération municipale du 23 novembre 1901 rappelle, dans ses grandes lignes, la nature du projet et les participations financières prévues pour en assurer la réalisation.

Dans un premier temps le Maire évoqua la nécessité d'une reconstruction rendue possible grâce à un don de la famille DUPREZ.

Après avoir rappelé les dangers dénoncés par une population inquiète de l'état d'un bâtiment délabré, l'intérêt qu'accordait "l'administration supérieure " aux possibilités nouvelles offertes favorisant une reconstruction, il insista sur la nécessité de ne plus ajourner cette question qui retenait l'attention de ses Concitoyens .

 Ils'agissait alors de présenter une double analyse :

-  celle du projet d'architecte,

-    ainsi que celle des coûts, analyse assortie des moyens prévus pour obtenir le financement nécessaire à cette reconstruct ion.

Dans un premier temps, on présenta les plans, le devis et les cahiers des charge.documents préparés par Monsieur NORMAND,Architecte à ARRAS,en précisant que toutes les pièces avaient été soumises au CONSEIL de FABRIQUE,conformément aux instructions reçues.

Le Conseil Municipal émit un avis favorable à une telle reconstruction. tout en reconnaissant que l a FABRIQUE ne pouvait prendre part à la dépense. compte tenu dè ses ressources ce qui l 'obligeait à reconnaître l a prise en charge par la commune d'une partie des dépenses mais tout en réclamant, pour l e surplus. le concours du Département et de l'ETAT.

Il s'ensuivit une étude relative à la répartition des dépenses dans le cadre du financement de l'ensemble des opérations.

En réalité le legs de Monsieur DUPREZ représentait 88 750 F. car, sur les

100 000 F. prévus, il fallait prélever 11 250 F.

Quant à la participation de la commune qui avait à supporter l es frais de notaires et autres résultant du legs, elle était évaluée à 2 778,43 F.

Comme le devis s'élevait à 100 528,43 F., il était nécessaire que le concours de l'ETAT et du Département soient sollicités, une somme de 9 000 F. étant accordée à titre de complément. (Délibération municipale du 23 novembre 1901).

Le projet suivit son cheminement normal :  Sous-Préfet, Préfet. Commission Départementale avant d'être soumi au Ministre. (Délibération municipale du 16 février 1902).

Le Comité des Edifices Diocésains Paroissiaux proposa quelques modifications au projet précité qui fut une nouvelle fois présenté à l'Assemblée Municipale qui l'approuva tout en émettant le voeu.dans l'intérêt de l'école, que le Choeur soit maintenu à "pans coupés" et tout en espérant que Monsieurle Sous-Préfet et Monsieur le Préfet "voudront bien appuyer ce voeu"·

De même. il était demandé au Maire d'intervenir auprès des Autorités compétentes afin d'obtenir le plus tôt possible l'approbation définitive du projet et l'autorisation de mettre les travaux en adjudication.

"Compte tenu de la saison qui avance et de l'état de vétusté actuel de l'église qui menace ruine et qui est devenu un danger pour la sécurité publique".

(Délibération municipale du 16 février 1902).

Dans une déclaration analogue, le Conseil Municipal réitéra le 14 JUIN 1902 cet appel très pressant, insistant sur l'extrême urgence d'une reconstruction à cause du délabrement du bâtiment.

DE LA CONSTRUCTION A LA RECEPTION DEFINITIVE

La construction fut réalisée dès 1903 et dura, en principe, deux ans. Bien des transformations eurent lieu progressivement et, en 1906, la réception définitive fut même ajournée, la finition des travaux n'étant pas satisfaite.

Le 20 avril 1904, le Conseil Municipal approuva la mise en place d'une horloge, opération réalisée par une maison spécialisée de MOREZ (Jura),les Etablissement ODOBEY ,pour un montant de 3 500 F.

Le 6 juillet 1904, le Maire présenta un nouveau· devis concernant les travaux permettant de remédier aux nombreuses défectuosités du clocher. Une dépense de 2 647,46 F. fut programmée à cet effet, la commune utilisant le bénéfice d'un rabais de 2 % sur l'ensemble des travaux déjà exécutés ce qui permettait une telle réalisation,une somme de 636,85 F. devant être prévue au Budget Additionnel à titre de complément.

Ce n'est qu'en 1906 que furent réalisées des grilles protectrices, les travaux étant effectués par un Artisan courcellois, Monsieur Cyrille MAVELLE.

BENEDICTION DE L'EGLISE

L'église fut bénite le 13 septembre 1905, année importante et très marquante dans les annales communales.

La cérémonie religieuse se passa sous le ministère de l'abbé Jules VERDIERE, prêtre qui exerçait depuis 1897 et qui a donc connu toutes les étapes amenant à la réalisation de ce très bel édifice cultuel. On sait fort peu de choses sur cette manifestation religieuse où la participation de son excellence Monseigneur WILLIEZ, évêque d'ARRAS, lui apporta plus de faste mais aussi suscita plus de ferveur religieuse.

Fiers de leur église, les Courcellois purent alors en apprécier la valeur pendant quelques années, le premier grand conflit mondial venant troubler la paix, la guerre meurtrière laissant de nombreuses séquelles.

De 1905 à 1914, le bâtiment étant neuf, aucune réparation remarquable ne fut réalisée.

L'EGLISE A LA FIN DE LA 1ERE GUERRE MONDIALE

L'église f ut très sérieusement endommagée à la fin de la première guerre mondiale. Un témoin oculaire a pu rapporter l'évènement relaté dans un article de presse paru en février 1965.

En rappelant la f in de c ette guerre, Monsieur Augustin VANAERDEWEGH ne manqua pas de préciser l'or igine des dommages causés à l'église du village. C'est dans leur retraite que, la rage au coeur, les Allemands s'attaquèrent à l'édifice cultuel. La cloche de l'église fut jetée du haut de sa tour et l'ennemi fit sauter le clocher .

Le Centre de la commune perdait a insi une partie de s on a tt ra it, les photographies d'époque attestant que la guerre avait ébranlé quelques demeures, la Mairie et le Presbytère en subissant également les meurtriers effets.

LA RECONSTRUCTION

L'église paroissiale ayant subi les affres de la guerre, les Allemands dans leur retraite peu glorieuse étant la cause de destructions laissant de bien tristes souvenirs, les paroissiens courcellois durent attendre une restauration qui exigea une bonne décennie.

Comme les travaux ne s'achevèrent que v.ers 1931, il fallut célébrer la messe dans des locaux plus modestes. avec l'espoir de retrouver une église rénovée, bénéficiant des modifications souhaitées, l'évolution démograph ique, économique et sociale, incitant les communes à respecter certaines orientations favorables à la renaissance des quartiers et des sites.

 On patienta une douzaine d'année avant de retrouver l'accueil exceptionnel d'une église fraichement repeinte, enrichie d'apports nouveaux,ornementation et mobilier religieux ayant fait l'objet d'un travail judi cieux de recherche et d'adaptation heureuse aux besoins du culte.

En attendant, avec cette flamme inégalable qu'est l'espérance, les pratiquants, alors bien nombreux, suivaient assidument les offices religieux qui furent d'abord célébrés à la Brasserie PEUGNIEZ avant de l'être dans un baraquement provisoire implanté parallèlement à la Poste grâce à l'initiative de l'Abbé PENIN.

L'église provisoire était en réalité un grand baraquement situé à Varrière plan de cette photographie.

Elle cache partiellement le Presbytère très endommagé pendant la première guerre mondiale. C'est à cet endroit que sera construit (en 1924) fe-prem r "Bureau des Postes" de Courcelles.